CAMPAGNE d’AFGHANISTAN : LE VOCABULAIRE DES SOLDATS FRANÇAIS TEMOIN D’UNE CULTURE DE GUERRE

21 déc

L’Afghanistan est une terre de souffrances pour une fin aléatoire, mais aussi un banc d’essai pour de nouveaux matériels. Sur le plan humain, pour les unités engagées, la campagne d’Afghanistan constitue un formidable laboratoire où se forge la dernière génération du feu (très peu de troupes n’y ont pas été projetées). En effet, ces moments partagés ensemble dans un pays farouche soudent davantage la famille militaire ayant une culture de guerre spécifique. La guerre du Golfe en 1990-1991, les expériences exotiques ou dans les Balkans n’ont pu générer un tel phénomène qui n’a d’équivalent, toute proportion gardée en termes d’effectifs, que pour l’avant-dernière génération du feu, celle de la guerre d’Algérie.

C’est en interrogeant sans relâche des témoins de tous grades et de toutes armes des unités des armées de l’Air et de Terre, selon la même méthode que j’ai déjà employée pour le conflit algérien , que j’en suis arrivé à ce qui apparaîtra bientôt comme une évidence.

A l’inverse du système lénifiant des compagnies tournantes déployées par exemple en Côte d’Ivoire où les unités mobilisées se noyaient dans la soupe des traditions des troupes de marine, sans toutefois en comprendre tous les subtils ingrédients, l’Afghanistan c’est l’affirmation de l’esprit de corps qui, joint à la camaraderie, est le rempart le plus efficace contre l’adversité. Il permet de bien se préparer, se motiver afin d’être le plus efficace une fois déployé, ce qu’il faudrait apprendre aux énarques, inspecteurs des finances, qui n’ont de cesse de réduire l’armée française à une collection d’échantillons.

L’Afghanistan manifeste cette culture de guerre, signe de reconnaissance entre soldats et bientôt entre anciens de ce théâtre d’opérations extérieures, par une surabondance de sigles et abréviations et un certain nombre de mots et d’expressions. L’une d’elles résume cette force de la famille régimentaire : « On part tous ensemble, on revient tous ensemble ».
Cette formule prend un aspect bien particulier en Afghanistan où la menace est permanente. Il s’agit de faire comprendre, en maîtrisant la discipline de feu, que la force vient du groupe, que celui-ci ne laissera pas tomber au cœur de l’action un de ses membres et que chacun peut compter sur son binôme (comme dans les forces spéciales), à condition que celui-ci ne se comporte pas en « caporal stratégique » dont la bavure ou le comportement mettent en péril la cohésion de l’unité et portent atteinte à l’image même des forces armées jusqu’au plus haut niveau. Sur le terrain, outre l’héritage propre à une vieille nation militaire, est donc utilisé un vocabulaire spécifique mâtiné de termes empruntés aux Afghans, tout en tenant compte du sabir otanien.

L’héritage
Les escadrons et bataillons envoyés en Afghanistan sont les héritiers d’une longue tradition militaire qui forge les meilleures troupes. En dépit de l’éloignement et des spécificités de ce théâtre d’opérations, des expressions venues de campagnes antérieures sont conservées ou adaptées. Parmi celles-ci, les liens avec la guerre d’Algérie et les souvenirs d’Afrique sont illustrés par un certain nombre de termes qui font partie de la fibre militaire française.

Un premier point, très important pour les hommes qui exposent leur vie dans ce pays farouche : les euphémismes sont tombés graduellement, à l’inverse de la guerre d’Algérie non reconnue officiellement avant 1999. En ce sens, cette dernière génération du feu d’Afghanistan se rattache à celle des soldats d’Indochine ou celles des deux guerres mondiales. En effet, dès 2001, la « campagne » d’Afghanistan est reconnue et vaut le titre de double campagne pour les titulaires de la Valeur militaire (que d’aucuns voudraient enfin voir remplacer par son ancêtre, plus explicite, la Croix de guerre…). Cependant, bien après les Américains, il faut attendre 2010 pour que soient employés par le haut commandement, pour le contingent français engagé à Kaboul, le district de Surobi et la province de Kapisa, les termes « d’opérations de guerre » . Quant à la reconnaissance de l’état de belligérance, aucune guerre n’étant déclarée et aucun Etat ennemi formellement désigné, après une utilisation ministérielle de la langue de bois (« crise », « opérations de maintien de la paix »…), notamment lors de rares débats parlementaires consacrées à l’Afghanistan , il faut attendre le 11 juillet 2011, alors que sénateurs et députés débattent de la question libyenne, pour que le Président de la République, Nicolas Sarkozy, avant de se rendre sur la base française de Tora, prononce le terme, lourd de sens, de « guerre » . Et ce, plus d’un an après la chancelière Angela Merkel et plus de deux ans après le Président Barak Obama .

Toutefois, le lien entre Afghanistan et Algérie reste assuré par la conservation d’un certain nombre de savoir-faire (recherche opérationnelle, nomadisme des commandos, « système D »…) et d’expressions propres à la culture militaire d’une vieille nation. Le mot « bled » est le propre des vieux régiments de la ci-devant Armée d’Afrique pour désigner les villages ou la campagne afghane. Les paras conservent « Droper le djebel », ce qui signifie être largué par hélico sur une zone de saut. Un terme issu de la terre algérienne fait florès : « choufer » ou observer. Avant toute opération, il faut prendre soin de repérer les « choufs » de l’ennemi ou observateurs potentiels (bergers, marchands ambulants…). Etre « bunkérisée » se dit d’une unité, qui se calfeutre dans sa base au confort moderne. Il s’agit de la version locale de ce qu’on appelait pendant la guerre d’Algérie la « politique du borjd » (fortin) à l’égard de troupes de secteur renonçant aux embuscades et à toute « pacification active ».

Un mot dont l’origine se perd, mais très en vogue en contre-guérilla depuis l’Indochine et l’Algérie, celui de « sonnettes », ou sentinelles postées à des points clefs. C’est un terme à double sens. Les taliban disposent de « sonnettes » en grand nombre autour des positions de la coalition. Ces guetteurs indiquent les mouvements de troupes et de véhicules. Ils sont installés autour des bases et postes avancés, mais aussi en dispositifs d’alerte à l’entrée de vallées ou de villages ou sur les crêtes avoisinantes. Côté français, certes les drones pourraient assurer une veille permanente, mais ils font du bruit et le climat afghan (poussière, froid intense ou chaleur à tuer des chiens) contrarie leur utilisation à 100%. Si bien que les hommes des commandos, non pas seulement ceux des forces spéciales, mais aussi ceux des troupes « combattantes », pour reprendre une expression chère à François Hollande, sont également des « sonnettes » qui, bien dissimulées, indiquent un tir de harcèlement à la roquette des taliban, renseignent, préparent et guident une opération du bataillon français…

Des multiples opérations de projection de puissance en Afrique, au Liban ou dans les Balkans, l’Afghanistan hérite d’expressions passées dans le langage commun. « Vol bleu », à destination immédiate de la métropole pour suites disciplinaires éventuelles, désigne le sort réservé à un militaire du rang ou à un cadre qui constitue, par exemple par abus de boisson dans une base où tout le monde est armé, une menace pour la sécurité de ses camarades. Il va s’en dire que tout militaire tenté par « l’herbe » que vend sur son étal un adolescent apparemment innocent, devant le camp de Warehouse, près de Kaboul, ou à proximité d’un poste avancé en Kapisa, connaît la sanction du « vol bleu ».
En effet, les ordres sont très stricts, il ne faut en aucun cas céder au « syndrome vietnamien », comme quelques Américains en Afghanistan, c’est-à-dire utiliser l’arme secrète des taliban : la drogue à très bon marché. Salles (ou tentes) aménagées de sports et l’utilisation d’Internet aident à évacuer le stress dans les bases au retour d’une opération. Ce qui permet aussi de combattre les « coups de cafard » par une liaison fréquente avec les familles grâce à la téléphonie. C’est le plaisir d’entendre une voix aimée, mais aussi le ressentiment plus profond de la séparation, de l’éloignement qui rend plus vulnérable. L’expression « vol blanc » désigne une évacuation sanitaire vers la métropole pour les blessés graves. A ne pas confondre avec « 9 line » : un message radio issu de l’anglais pour désigner une évacuation sanitaire urgente. Ce message est très précis car il contient en complément la description de l’état du blessé et s’il faut prévoir une évacuation immédiate vers l’hôpital militaire français de Kaboul.

Dès lors que des unités constituées sont projetées en Afghanistan, elles conservent leur vocabulaire. A titre d’exemples, à retenir l’expression que certains ministres ne sont pas prêts d’oublier lors de leur « tournée des popotes » : l’« arrivée grande pente ». Sur un avion de transport de l’armée de l’Air, il s’agit d’une arrivée sans palier sur une base aérienne type Kandahar : descente brutale pour éviter les tirs. Les Rambo des FS (forces spéciales) ont leur signe de reconnaissance par le pseudo adopté par chacun, mais aussi par un vocabulaire spécifique. Une formule résume le vécu de ces hommes, notamment à Spin Boldak jusqu’en 2006 inclus, toutes armées confondues : « se mettre en frigo ». Les membres des FS devant participer à une opération se mettent en « conclave », afin de se concentrer, se motiver et se mettre « dans l’ambiance » de la mission.

Un vocabulaire spécifique

Toutes les armes et spécialités développent en Afghanistan des signes distinctifs qui se retrouvent dans leur vocabulaire. Ainsi pour les commissaires des armées de Terre et de l’Air, une expression apparaît : « l’affaire est dans le trou du cul de l’âne » (variante « le dossier est dans le tuyau ») signifie que « l’affaire est lancée ». La particularité peut concerner également de petites unités, telles les compagnies, devenues des « coy » abréviation de « Company » telle la « coy Reco » (compagnie de reconnaissance). La « coy » désigne également une équipe OMLT (« Operational Mentoring and Liaison Team » ou équipe opérationnelle d’instruction et de liaison au bénéfice de l’entraînement de l’armée afghane. Cette « coy » particulière est forte de 6 ou 8 « pax » français. Cette abréviation initialement réservé à tout « personnel pour le maintien de la paix », finit par désigner tout personnel sous l’uniforme.

« Vert contre bleu » se dit d’une attaque d’un membre de l’ANA (vert) contre un membre de l’ISAF (bleu) en référence à la couleur des uniformes . Cette appellation fait référence aux attaques dont les Français, depuis la fin décembre 2011, sont les victimes (6 tués en décembre 2011 et janvier 2012), mais aussi les autres membres de la coalition (45 tués entre janvier et fin août 2012). Pareille mésaventure survient lorsque les « anges gardiens » (soldats chargés de protéger leurs camarades) ont été pris au dépourvu, ou quand des « gunners », nom donné aux personnes servant une arme collective ou bien se trouvant à l’arrière d’un VAB (véhicule de l’avant-blindé) pour assurer la sécurité du blindé, n’ont pas réagi suffisamment vite.

Banc d’essai de nouveaux matériels, la campagne Afghanistan est aussi riche en nouvelles appellations. Ainsi le « VAB Top » est la dernière version du VAB qui consiste en une tourelle téléopérée avec une mitrailleuse de calibre 12,7mm commandée par un joystick ? C’est la guerre du XXIe siècle à l’aide d’un dispositif qui évoque une console vidéo avec un écran jour et nuit, thermique et infrarouge. Cet engin comporte un télémètre désignant un objectif et en calcule immédiatement les données balistiques. Sa précision permet d’éviter les « dommages collatéraux » frappant les civils.

Des termes issus des langues locales sont également utilisés. Un mot apparaît parmi les premiers rencontrés pour signifier le caractère implacable de l’adversaire : « Bouzkachi ». Ce sport équestre violent, propre des populations de la steppe (Ouzbeks et Turkmènes surtout) du Nord de l’Afghanistan, consiste à s’emparer d’une dépouille de bouc sans tête qu’il faut déposer, après un parcours de longueur variable matérialisé par deux poteaux, dans un « cercle de justice », comme le décrit Joseph Kessel dans Les Cavaliers. « Tchai mekhorid » (« Je vous offre un thé »), est une phrase souvent entendue en Afghanistan. Elle résume le sens de l’hospitalité et accompagne les relations avec la population. Le terme de « Shoura » est employé pour une assemblée avec les « barbes blanches », chef et notables d’un village, lors d’une opération de contre-insurrection : on distribue de l’aide humanitaire, on répare les « karez » (canaux souterrains d’irrigation en Kapisa), tout en essayant de convaincre de cesser d’aider les taliban ou de subir leur présence. Enfin, « Inteqal » est un mot afghan signifiant « transition ». Dans les langues pashtoun et dari, c’est un euphémisme qui concerne le retrait des forces de la coalition.

Le sabir otanien

Nouveau témoin du recul du français, une langue locale otanienne, vrai « novlangue » selon 1984 de George Orwell. Toutefois, les Français ne sont pas englués dans les procédures très compliquées des « caveats ». D’où une certaine ironie concernant l’OTAN ou « NATO : No Action Talk Only » (« pas d’action, on se contente de parler seulement »). Un jeune officier parachutiste, qui veut garder l’anonymat, nous a avoué que, chargé de rédiger le JMO (journal des marches et opérations) de son unité, il plaint sincèrement les historiens qui y auront accès : le langage sera incompréhensible, outre la surabondance de sigles devenus intraduisibles, c’est une langue de mutant qui apparaîtra mêlant à un français résiduel des mots et expressions otaniens passés dans l’idiome commun des militaires.

Ainsi, on ne dit plus « mission de pacification » selon la tradition coloniale française, mais « cimic » ou, selon le sigle américain « CIMIC » (Civilian-Military Co-operation). De même, on ne dit plus « poste », selon un vocable évoquant les guerres d’Indochine et d’Algérie, mais « FOB » (« Forward Operational Base ») ou base, au confort rustique de matériels de campagne et souvent dépourvue de toilettes et de douches décentes avant la fin 2009. On réserve parfois les termes de « fire base » (« base de combat ») pour les éléments au contact de l’ennemi, telle Spin Boldak. Les postes avancés sont des COP (« Combat Out-Post »). Ces petits camps fortifiés abritent une centaine de personnes, dont les instructeurs français qui « mentorent » des soldats de l’ANA (Armée nationale afghane) au sein des « Omelettes », raccourci pour « OMLT ». Ceinturés comme les « FOB » de « bastions walls » (cubes de grillage remplis de pierres ou de terre), ils portent parfois des noms de soldats tombés au champ d’honneur, tel le « COP » Hutnik, en Kapisa qui évoque le sacrifice d’un légionnaire du 2e REP.

S’amorce également en Afghanistan une autre forme de culture issue du vocabulaire spécifique des armes. Facile à retenir, TIC (troop in contact) ou troupe au contact. L’expression désigne à la fois un accrochage et un appel pour un soutien d’artillerie ou un appui feu aérien. Tombée dans la vulgate, l’expression « Shot to kill » signifie tir à tuer, mais en fonction des « SOP » (« Standing Operation Procedure » ou procédure opérationnelle permanente), modèle standard de procédure d’opération type OTAN.

De l’aviation provient un grand nombre d’acronymes, tels JTAC (Joint Tactical Air Control) coordination des actions tactiques aériennes, indispensable pour une demande d’appui feu. Enfin, forgés en fonction des découpages administratifs mis en place par la coalition, apparaissent des sigles qui traduisent des réalités de terrain. On peut rappeler « PRT » (provincial reconstruction teams) ou équipes de reconstruction régionale et « RC » (Regional Command). « Tactical Air Control-Party » désigne une équipe de guidage aérien. Il s’agit d’une petite équipe de trois personnes avec un radio, un pilote et un « FAC » (« Forward Air Controler », contrôleur aérien avancé) qui est en charge du guidage des attaques d’avions et d’hélicoptères.

Cette nouvelle génération du feu se reconnaît également par un raccourci très en vogue, « Afgha », pour désigner ce pays. Autre particularité, les noms de lieux ne sont pas encore fixés, selon qu’on les prononce à l’anglaise ou à la française. Ainsi, l’Hözbin des géographes, devenu Huzbin, le 18 août 2008, demeure Uzbeen dans les médias anglo-américains. De même, la ville et le district de Saroubi, que le quai d’Orsay (division archives) préfère dénommer en 2004, Sarôbi, devient Surobi. Quant à la province de la Kapissa, son orthographe perd un « s » entre la période soviétique et les opérations actuelles en Afghanistan. Des appellations comme « Chicken Street », rue touristique de Kaboul, un peu le Cholon (Saigon) local, surgissent de façon épisodique parmi les témoins. De même le terme de « zone verte » a subi une évolution. Initialement, il était réservé au quartier des ambassades, des palais gouvernementaux et des villas sécurisées par les mercenaires de la capitale ou « Contractors » mot anglais pour mercenaire, qui a supplanté le terme d’ «Affreux ». Mais depuis 2008 et l’implantation en Kapisa, ces termes évoquent une vallée longue et étroite, propice aux embuscades en raison des vergers notamment, vrai « Nid de frelons ».

« Mine overness » (peur des mines), traduit la peur des engins improvisés ou « IED » (« improvised explosive device »), appellation que le commandement tente de remplacer , non sans mal, par « EEI » (engin explosif improvisé). Ces mines de toutes sortes sont responsables d’un nombre de plus en plus important des pertes, quoique les sapeurs, très exposés ((20% des 87 tués français), en désamorcent près de 70% dans les « hot spots » (points chauds). Ce qui donne, comme pour d’autres armes en Afghanistan, une prolifération de sigles tel « WIT » (« Weapons Intelligence Teams ») pour équipes de fouille opérationnelle du génie, avec les moyens de la police scientifique, dont la biométrie qui contribue à identifier les réseaux des poseurs de bombes .

Jean-Charles Jauffret, Professeur des universités et Directeur du Master II

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