DES PRÉMICES DE L’USAGE MILITAIRE DE L’ESPACE AUX SEVICES DE LA SPATIODEPENDANCE

« L’ exploration de l’Espace va aller de l’avant , que nous nous y associons ou non, et elle est l’une des plus grandes aventures de tous les temps , et aucune nation qui a pour ambition de devenir le leader des autres nations ne peut envisager de rester à la traine dans la conquête spatiale. »[1] telles furent les paroles du 35ème Président des États-Unis d’Amérique John Fitzgerald KENNEDY au début des années 1960. Agissant comme un appel à la conquête de cette zone de confins, les ambitions américaines, amplifiées par le sentiment de menace croissant après le lancement du satellite soviétique Sputnik le 4 octobre 1957, furent ainsi à l’origine du passage de la fiction à la réalité de la militarisation de l’Espace.

Vide sidéral constellé d’une myriade d’étoiles et de planètes enchevêtrées en galaxies infinies, futur théâtre d’opérations aux limites insoupçonnées suscitant tant de rêves et de fantasmes, l’Espace disposait dès lors de l’ensemble des atouts pour répondre aux besoins de conquête de l’Homme, à cette « pulsion atavique »[2] héritée de ses prédécesseurs qui avaient tous cédé au fil des siècles à l’appel de la zone de combat. En passant du champ de bataille terrestre de l’Antiquité au théâtre d’opérations aériennes au XXème siècle avec l’usage des premiers Vickers F.B.5[3] et R.E.7[4] britanniques de la Première Guerre Mondiale (1914 - 1918) puis des F-86[5] américains et MIG-15[6] soviétiques pendant la Guerre de Corée (1950 - 1953), le stratège militaire a donc progressivement intégré les cieux puis les astres à sa doctrine en adoptant la conception du pionnier de l’aviation Clément ADER : « qui sera le maître du ciel sera le maître du monde ».

Décidées à porter leur logique guerrière au-delà des trois éléments initiaux du combat, Terre, Mer, Air, les puissances étatiques initièrent alors cette nouvelle « dynamique expansive »[7] qui allait les propulser hors de cette « Terre-prison », au-delà de ce cocon aux frontières délimitées pour porter la stratégie militaire vers de nouveaux horizons après la Seconde Guerre Mondiale. En tissant progressivement « des réseaux planétaires de gestion et contrôle de l’Espace »[8], les puissances militaires ont ainsi généré des transformations majeures dans les logiques d’évolutions  des forces et des combats sur les théâtres d’opérations. Portée par le rêve puis par l’avancée technologique, pour imiter les Grands explorateurs du XVème siècle que furent MAGELLAN ou Christophe COLOMB, la militarisation de l’Espace s’est ainsi opérée sur fond d’émergence d’une véritable « ère de l’information »[9] devenue indispensable pour la préparation et la conduite de toute opération militaire.

Par conséquent, en un demi-siècle, la conquête spatiale s’est progressivement opérée par la colonisation de cet « univers physique [qui se situe] au-delà de l’atmosphère terrestre »[10] et se distingue de l’élément aérien dont la composition et les éléments sont différents. Faisant l’objet de définitions différentes selon la discipline qui l’envisage (droit, géographie, philosophie), l’Espace extra-atmosphérique considéré dans le cadre de cette conquête pourrait être défini selon l’expression choisie par les membres de l’A.R.19 de l’Institut des Hautes Études de la Défense Nationale (IHEDN) dans le rapport d’études de l’année 2007 – 2008 sur le sujet L’espace extra-atmosphérique au XXIème siècle : « L’espace extra-atmosphérique désigne, par convention, la région de l’Univers située au-delà de la partie de l’atmosphère terrestre où la densité de l’air permet la sustentation des aéronefs. La limite inférieure de l’espace extra-atmosphérique ne peut être associée à une altitude précise ; on admet généralement qu’elle se situe aux environs de 50 km. »

Or, conformément à la nature belligérante de l’Homme, cette conquête de l’élément spatial ne pouvait s’opérer que par l’appropriation puis l’usage à finalité militaire de cette zone. Ainsi la militarisation de l’Espace, autrement dit « l’utilisation non-agressive ou passive de moyens militaires dans l’espace extra-atmosphérique où aucun dispositif de destruction n’est déployé »[11] s’est institutionnalisée pour faire de cette région élevée un atout stratégique utilisé « des fins de reconnaissance, de surveillance ou encore de navigation. »[12] Non impliqués directement au combat sur le théâtre du conflit, de l’affrontement terrestre, maritime ou aérien entre deux forces armées et donc non soumis aux risques du feu que connait le fantassin, les satellites et autres technologies spatiales ont néanmoins su s’insérer dans la stratégie militaire pour devenir des acteurs incontournables dans le processus d’organisation et la doctrine d’emploi des forces militaires sur les théâtres.

De l’émergence de l’espionnage spatial à la sanctuarisation

de cette nouvelle zone militarisée.

Le tournant des années 1960 a marqué le début de l’essor de cette dynamique de la militarisation de l’Espace orchestrée par les deux puissances pour des « besoins très variés »[13] mais tous liés à la préservation de la sécurité nationale et du territoire face à l’ennemi idéologique. « Satellites d’observation, écoutes électroniques, tout le monde écoute et espionne tout le monde » tels étaient les propos introductifs de la journaliste et chroniqueuse Christine OCKRENT lors de l’enregistrement de son émission La militarisation de l’Espace diffusée sur France Culture le 3 janvier 2015[14]. Outils hautement sophistiqués, les satellites espions qui jalonnent aujourd’hui le ciel spatial ont ainsi permis à l’Homme d’acquérir progressivement des capacités extra-sensorielles pour observer et écouter ses ennemis.

Or, de l’analyse préventive en temps de paix à la collecte d’informations stratégiques, vouées à être converties en renseignement, en temps de guerre, l’utilisation militaire de l’élément extra-atmosphérique a permis aux services secrets et aux états-majors des membres du très restreint « club spatial »[15] de s’élever au rang suprême de la connaissance de l’ennemi. Voir, Écouter, Communiquer[16], ce triptyque de capacités semble constituer, depuis les débuts de la mise en œuvre de l’art de la guerre, les conditions d’acquisition de la supériorité stratégique sur son adversaire et de définition optimale de la ruse pour son propre camp. En effet, « être présent partout, au moins aux principaux nœuds du « filet » mondial devient une aspiration »[17] de toute puissance militaire qui a pour ambition de contrôler ce que John J. KLEIN nomme dans son ouvrage Space Warfare, strategy principles and policy[18] les lignes de communications immatérielles.[19]

Grâce aux outils satellitaires utilisés dans le cadre de la militarisation de l’Espace, les forces armées étatiques se sont progressivement dotées d’instruments capables d’assurer une transmission viable et continue de l’information d’un point à un autre de la chaîne de commandement dans le cadre des actions stratégiques qu’ils seraient amenés à entreprendre. Ainsi, au lendemain de leurs premières victoires dans la course à la satellisation, États-Unis et U.R.S.S ont concentré leurs premiers efforts pour « voir sans être vu » suite à la privation de leur accès à l’espace aérien adverse comme l’a prouvé la destruction de l’avion espion américain U-2 abattu par les Soviétiques alors qu’il survolait l’Oural le 1er mai 1960.[20] De la revue Space Satellite au roman Demain l’Espace[21], les années 1960 ont donc marqué le passage du rêve à la réalité dans l’ascension du Big Brother spatial au service des besoins des armées des rivaux idéologiques. Soucieux de ne pas être atteints de cécité dans le cadre de leur stratégie militaire, les Américains ouvrirent le bal en matière de reconnaissance photographique en menant 145 missions Corona[22] entre 1960 et 1972 qui leur ramenèrent quelque « 640 000 mètres de films totalisant 866 000 photographies »[23]. Dans un contexte de crainte permanente du missile gap avec l’adversaire communiste, la constellation de satellites Corona a permis aux États-Unis de localiser et surveiller « les bases navales et sous marines ainsi que bon nombre de sites militaires et industriels inconnus »[24] en U.R.S.S.

Confortés dans le sentiment d’avance procuré grâce aux lancements de Spoutnik I et II, les Soviétiques seront toutefois rapidement confrontés à la nécessité de contre-attaquer et d’opérer une véritable « riposte »[25] face aux ambitions de l’espionnage américain dissimulé sous le voile de l’observation scientifique du programme Discover[26] composé d’une constellation de « satellites dotés de caméras d’une résolution inférieure à 10 mètres ».[27] Désireux de maintenir à tout prix leur avantage stratégique dans la bataille pour l’occupation orbitale, les Soviétiques firent alors le choix de déployer une cohorte de satellites d’observation lourds de type Zenit[28] ce qui renforça considérablement le poids de l’épée de Damoclès spatiale soviétique maintenue en vol stationnaire au dessus des États-Unis. Ainsi, l’U.R.S.S envoya 712 satellites de reconnaissance photographique sur un total de 1601 satellites militaires lancés entre 1962 et 1987[29] ce qui tend à démontrer la rapide institutionnalisation de ce phénomène avec le passage, en à peine deux décennies, du « retour sur Terre au moyen de capsules larguées depuis les satellites »[30] à « l’observation en temps réel [avec] des caméras optiques [et] infrarouges »

Ainsi outre la phase de transition de l’administration de Dwight EISENHOWER à celle de John. Fitzgerald KENNEDY, le début des années 1960 se caractérise avant tout comme celle de l’enracinement de « l’espionnage en orbite »[31] et de l’usage militaire du cinquième élément en tant qu’outil d’influence et de pouvoir dans le jeu de la Guerre Froide. En effet, alors que l’administration EISENHOWER avait éloigné les techniciens du balistique de la conception des lanceurs spatiaux en créant la NASA en 1958 et avait considéré que le déploiement d’armes à usage offensif contre les pionniers de la série Spoutnik aurait été « contraire aux intérêts de sécurité des États-Unis »[32], l’Administration KENNEDY lui emboîta le pas sur la voie de l’Espace sanctuaire. Ainsi, si le Président KENNEDY décide dès mars 1962 de renforcer en secret la dynamique de la militarisation de l’Espace en classifiant les programmes spatiaux militaires américains[33], l’arsenalisation du vide sidéral fait l’objet d’une vigilance accrue de la part des deux grandes puissances colonisatrices. Moins de deux décennies après l’une des plus grandes tragédies du XXème siècle, le souvenir des V-2[34] s’écrasant sur Londres demeure suffisamment présent à cette époque pour ne pas basculer dans le syndrome de KESSLER en accomplissant l’Apocalypse de Saint JEAN qui annonçait que « il y eut guerre dans le ciel … ».[35]

Dans ce contexte, l’Espace en voie de militarisation ne devait en aucun cas suivre la logique qui avait prévalu après l’appropriation puis l’utilisation de chacun des quatre précédents éléments rappelée par les mots du Colonel Jean-Luc LEFEBVRE dans À la recherche du cinquième élément : du feu à l’espace, une brève histoire de conquêtes selon laquelle : « En tout lieu où l’homme s’est rendu il y a apporté la guerre. »[36] Sur fond de lancements des missions de surveillance du bloc adverse Corona américaines et Kosmos[37] soviétiques, la décennie des sixties consacrera la sécurisation de l’espace extra-atmosphérique afin de permettre aux deux puissances d’utiliser cette zone stratégique à des fins militaires sans pour autant y porter le conflit armé. Ainsi à cette époque, si la conception d’outils destinés à détruire les satellites de l’adversaire pour le freiner dans sa course à la militarisation de l’Espace avait été envisagée avec le programme 437[38] américain, la pensée n’avait pas été concrétisée en action pour arsenaliser l’Espace. Les deux colosses idéologiques de l’époque empruntèrent alors la voie de la législation internationale en adhérant aux clauses du Traité de l’Espace de janvier 1967.

De la militarisation comme doctrine stratégique à la consolidation de la spatiodépendance

Fortement imprégnée par l’utilisation de l’environnement spatial, la doctrine militaire a donc pleinement intégrée la composante satellitaire pour définir sa stratégie à compter des années 1980. Au cours de cette période, la militarisation de l’Espace a connu une véritable accélération avec des réseaux de satellites militaires qui deviennent « d’un emploi plus rapide »[39] et capables de remplir un large éventail de missions du triptyque VEC en appui aux opérations au sol. En dépit d’un regain de méfiance, notamment nourri par les discours de l’Administration CARTER (1977 – 1981), favorable à l’essor d’une potentielle déviation d’une militarisation raisonnée à une arsenalisation risquée, Moscou et Washington ont tempéré leur fougue belliqueuse et limité leurs essais pour « garantir la liberté universelle d’opérer dans l’Espace. »[40] En effet, si le 40 ème Président des États-Unis, Ronald REAGAN tentera d’amorcer une dynamique d’arsenalisation de l’Espace par le développement de l’Initiative de Défense Stratégique[41] (IDS) au début des années 1980, celle-ci n’aura jamais vu le jour ce qui témoigne de la sagesse des puissances établies pour concilier usage militaire et pleine intégration du « concept de patrimoine commun de l’Humanité ».[42]

Dès lors, cette décennie des années 1980 se caractérise avant tout comme la période charnière d’affirmation de la militarisation de l’Espace tant sur les plans quantitatif que qualitatif. En effet, portées par les progrès de la technologie et la considération selon laquelle le contrôle de l’Espace est devenu « crucial pour la sécurité nationale »[43] les deux hyperpuissances spatiales multiplient le nombre de leurs lancements pour accéder aux pleines capacités du VEC. À titre de simple exemple, l’U.R.S.S procédera pour la seule année 1976 au lancement de « 101 satellites militaires [soit] en moyenne un lancement tous les trois ou quatre jours. »[44]. Cet accroissement des effectifs des constellations de satellites massés sur les orbites peut entre autre s’expliquer par le souhait, entre utopie et possibilité, d’avoir une « couverture satellite [quasi] permanente »[45] pour augmenter la revisite[46] et s’approcher de l’observation en temps réel de l’adversaire à la manière des capacités satellitaires instantanées mises en scène dans le film Ennemi d’État.[47] De la fiction à la réalité, cette période permettra un passage de l’un à l’autre comme en témoigne l’usage du satellite d’observation KH-11[48] qui lance le début de l’observation en temps quasi réel grâce à « un capteur à transfert de charge (charge coupled device, CCD) dont les données peuvent être renvoyées par radio sur terre. »[49]

Marqué par les tensions annonciatrices de l’implosion de l’U.R.S.S et la multiplication de conflits périphériques, le tournant des années 1980 – 1990 initia alors une nouvelle étape pour l’ère du spatial militaire au service des opérations sur le terrain. En effet de l’opération Juste cause au Panama (1989)[50] à la Première Guerre du Golfe (1990-1991)[51], les satellites de télécommunication, de navigation et d’observation en temps quasi réel permettent de fournir aux effectifs de militaires déployés, états-majors comme soldats, de précieuses informations pour optimiser l’efficience de leurs actions contre l’adversaire. Considérée comme la première « guerre spatiale »[52], la Première Guerre du Golfe offre l’occasion de tirer profit des capacités des satellites KH-11 dont les capacités permettent de couvrir « une surface de 3 500 km2 avec une résolution de 10 mètres. »[53] Dès lors, force est de constater que le soutien d’une flotte d’engins spatiaux apporte une « prééminence décisive »[54] à toute puissance dans le cadre d’un conflit régional face à des adversaires stratégiquement inférieurs puisque soumis à la fatalité de cet « esprit fantassin »[55] mentionné par le flingueur Pascal dans le très célèbre film de Michel AUDIARD. Souvent déployées sur « un territoire hostile ou dépourvu d’infrastructures »[56], les troupes armées des puissances spatiales disposent depuis cette époque du soutien d’un bras, militarisé à défaut d’être armé, invisible pour assurer l’ensemble de leurs activités d’observation, de localisation et de communication.

Dans ce contexte d’amplification de l’utilisation de l’outil spatial pour soutenir « les besoins des corps expéditionnaires qui conduisent des opérations extérieures »[57], les grandes puissances prirent conscience d’une profonde « dépendance à l’égard de leur flotte satellitaire. »[58] Dès lors, ces puissances spatiales, les États-Unis la première avec l’utilisation de récepteurs GPS[59] pour guider leurs missiles dans le cadre de l’opération Tempête du Désert[60], doivent faire face à la terrible réalité de leur spatiodépendance.[61] À partir de cette période, les capacités spatiales d’un État sont donc devenues l’un des pré-requis indispensable pour conserver l’avantage tactique dans le cadre de tout processus de déploiement de forces armées et de conduite d’opérations sur un terrain aux conditions climatologiques ou topographiques difficiles. Révélateur paradoxal de supériorité stratégique mais aussi grande vulnérabilité , l’outil militaire spatial ne peut qu’appeler à l’ambition d’établir une « spatiocratie »[62] pour tout État qui le possède. Dans cette optique, les États-Unis ont développé d’ailleurs un idéal de space power[63] par le biais de leur doctrine du Space Control[64] élaborée au cours des années Clinton (1990 – 1995). Devenues spatiodépendantes, les puissances spatiales risquent depuis la fin du siècle dernier de voir leur rêve de l’utilisation militaire du vide sidéral virer au cauchemar en cas d’adversaire plus puissant pour détrôner les Grands ou provoquer un Pearl Harbor spatial.

De la multiplication des technologies spatiales militaires en orbite aux  dangers d’un Espace extra-atmosphérique surmilitarisé.

Dans un contexte d’amplification de l’utilisation de l’Espace comme outil militaire par les puissances idéologiques, l’entrée en scène de nouveaux acteurs relevait de l’inéluctable. Ainsi, dès le milieu des années 1970, « des bruits de bottes chinoises »[65], pour reprendre l’expression employée par Éric CHOL, chroniqueur de Courrier International lors de son passage dans l’émission de Christine OCKRENT sur la militarisation de l’Espace, se font entendre dans l’Espace avec le lancement du premier satellite de reconnaissance photographique chinois en 1975.[66] Annonciateur de l’installation de la surenchère sur le rôle stratégique de l’Espace, cet événement marquera l’entrée dans la course de « l’autre puissance spatiale »[67] qu’est l’Empire du Milieu. Le duopole spatial se métamorphosait alors en une sainte trinité, États-Unis, Russie et Chine, couvrant l’ensemble des continents terrestres. D’autre part ayant retrouvé stabilité et prospérité après le chaos de la dévastation par les forces armées alliées et nazies pendant l’épisode de la Libération et par le feu nucléaire américain à Nagasaki, le Japon ainsi que les puissances européennes s’imposèrent progressivement à cette même époque comme puissances spatiales. Bien que les capacités spatiales militaires demeurent marquées du sceau de la souveraineté nationale, l’émergence de l’Agence Spatiale Européenne (ESA) tend à démontrer que le souci de coopération de ces puissances spatiales pour disposer de flotte de satellites militaires opérationnelles s’est progressivement amplifié.

En parallèle à cela, suite à cette ascension au cours des années 1980 de puissances arrivées à leur apogée ou ayant retrouvé leur place sur l’échiquier[68] international, le début du XXIème siècle marquera un nouveau coup d’envoi de l’élargissement du « club spatial »[69] aux puissances en devenir, à ces autres émergents certes timides mais soucieux de disposer de forces armées efficaces et opérationnelles face aux nouvelles formes de guerres (infra-étatiques, asymétriques, etc …). Cette nouvelle donne géostratégique sur les théâtres d’opérations implique dès lors pour les puissances de  « disposer de la nécessaire autonomie d’information, préalable à toute souveraineté de décision, en ayant leurs propres capteurs gouvernementaux. »[70]En effet, à la manière du cercle très fermé des États détenteurs de l’arme nucléaire inscrits au registre du Traité de Non Prolifération (TNP), les aspirants à celui des puissances spatiales étaient bien conscients de la « dimension d’autonomie que confère la maîtrise de lanceurs »[71], avec une autonomie militaire inscrite en priorité numéro un sur la liste. Dans cette optique, plusieurs puissances militaires marquées par le souvenir de conflits régionaux toujours actifs, parmi lesquels « la Corée du Nord, la Corée du Sud, l’Iran ou encore Israël »[72] ont cherché à se doter de satellites militaires pour assurer leurs intérêts nationaux.

D’autre part, grâce au développement technologique des outils spatiaux ayant « une vocation duale, civile et militaire »[73], parmi lesquels les satellites GeoEye-1 et Worldview-2 qui ont atteint une résolution de 41 cm[74], le nombre de satellites au service d’intérêts gouvernementaux, pour de l’espionnage, de l’écoute ou des communications sécurisées, a été démultiplié au début des années 2010 avec l’arrivée de pays émergents comme « la Malaisie, les Émirats arabes unis et l’Afrique du Sud »[75]. Depuis, cette dynamique s’est développée à l’échelle régionale comme le démontre le cas de l’Amérique latine qui affiche depuis quelques années un intérêt croissant « pour l’imagerie spatiale à des fins de sécurité. »[76] En effet, profitant de leur croissance et développement sur la scène diplomatique et commerciale internationale, de nombreux pays d’Amérique du Sud ont affiché leur souhait d’acquérir des outils d’observation spatiale pour « les dossiers sécuritaires comme la lutte contre les trafics, notamment les narcotrafiquants  »[77] ou encore la surveillance de « zones [de frontières] difficilement accessibles comme la Cordillère des Andes et la forêt amazonienne où des orpailleurs illégaux pullulent. »[78] Par conséquent, cette période faste pour l’expansion satellitaire a entraîné une surenchère de l’utilisation stratégique de l’Espace considéré comme vecteur de puissance et de rayonnement par tous et multiplicateur de la force militaire par beaucoup. Dès lors, on compte aujourd’hui plus de « 40 pays [qui] ont placé des satellites »[79] dans une zone considérée comme cruciale pour la sécurité nationale de chacun mais qui pourrait fort bien devenir un risque pour la sécurité collective.

À la manière de l’Union européenne et ses élargissements précipités du milieu des années 2000, il semble qu’entre la démesure des anciennes puissances spatiales et les velléités des nouveaux élus, l’Espace extra-atmosphérique soit plus que jamais sous le joug de l’épée de Damoclès d’un embouteillage en orbite de ces technologies militaires passives. Ainsi, aujourd’hui cette militarisation tant fantasmée par l’Homme depuis que ses yeux se sont élevés vers la voûte céleste semble se métamorphoser peu à peu en surmilitarisation cauchemardesque. En effet, conformément au principe de Thomas Robert MALTHUS il semblerait qu’au « grand banquet de [l’Espace] »[80] il n’y ait pas assez de place pour toutes les puissances qui se revendiqueraient militairement supérieure. À l’heure actuelle, selon les estimations de la NASA, quelque « 22 000 déchets de taille moyenne ou grosse (supérieure à 10 cm) »[81] graviteraient sur les orbites circumterrestres engendrant de réels risques sécuritaires pour ces technologies spatiales militaires mais de réelles menaces pour les capacités opérationnelles des armées qui se retrouveraient aveugles, sourdes et muettes en cas de Pearl Harbor spatial.

Claude-Henry Dinand, étudiant du Master 2 en 2016-2017

[1]              Pres KENNEDY John Fitzgerald, Address at Rice University on the Nation’s Space Effort « We choose to go to the Moon, Discours prononcé le 12 septembre 1962 à l’Université Rice à Houston. URL : https://www.youtube.com/watch? v=TuW4oGKzVKc / http://er.jsc.nasa.gov/seh/ricetalk.htm The exploration of space will go ahead, whether we join in it or not, and it is one of the great adventures of all time, and no nation which expects to be the leader of other nations can expect to stay behind in the race for space.”

[3]              Le Vickers F.B.5 est un avion de chasse britannique biplan à hélice propulsive utilisé pour des missions de reconnaissance entre 1914 et 1916.

[4]                Le R.E.7 est un avion de chasse britannique biplan à hélice propulsive utilisé pour des missions de reconnaissance et d’appui en 1915 et 1916.

[5]              Le F-86 Sabre est le premier avion de chasse américain à réaction et ailes en flèches utilisé pour des missions de combat de 1947 à 1994.

[6]              Le MIG-15 est le premier avion de chasse à réaction construit en grande série par les Soviétiques utilisé pour des missions de combat depuis 1948.

  • [7] ZUBRIN Robert, préface de CLARKE Arthur C, The Case for Mars : The Plan to Settle the Red Planet and Why We Must, Paru le 28 juin 2011, Éditeur : Free Press, 416 pages.

[8]        GARCIN Thierry, Les enjeux stratégiques de l’Espace, Paru le 31 août 2001, Éditeur : Émile Bruylant, Collection : Axes Savoir, 164 pages.

  • [9] Col LEFEBVRE Jean-Luc, À la recherche du cinquieme élement : du feu a l’espace, une breve histoire de conquetes, Paru le 24 octobre 2007, Éditeur : L’Harmattan, 132 pages. p. 76.

[10] Cf : définition de l’Espace extra-atmosphérique sur Oxford Dictionnaries, https://www.oxforddictionaries.com/

[11]                      AKBAR Sabine, « Militarisation de l’espace : Introduction », Rapport du Comité Air et Espace, ANAJ-IHEDN, 4 pages. URL: http://www.anaj- ihedn.org/Telecharger/Comites/Militarisation%20de%20l’espace%20-%20propos %20introductifs.pdf

[12]    Ibid.

[13]         LA DOCUMENTATION FRANÇAISE, « L’Espace : Un enjeu terrestre », Questions internationales n°67, Paru pour mai – juin 2014, Éditeur : La Documentation française, 128 pages. La militarisation de l’Espace par VILLAIN Jacques. p. 55.

[14]             OCKRENT Christine, « La militarisation de l’espace », France Culture, Rubrique : Affaires Étrangères, 3 janvier 2015, 43 minutes. 1,20 min à 1,30 min. URL : http://www.franceculture.fr/emission-affaires-etrangeres-la-militarisation-de-l-espace-2015-01-03

[15]                      LA DOCUMENTATION FRANÇAISE, « L’Espace : Un enjeu terrestre », Questions internationales n°67, Paru pour mai – juin 2014, Éditeur : La Documentation française, 128 pages. Un nouveau club des puissances spatiales par SOUBÈS-VERGER Isabelle, p. 51.

[16]             OCKRENT Christine, « La militarisation de l’espace », France Culture, op. cit. VILLAIN Jacques : « Le spatial militaire inclut deux volets : l’espace militaire passif, ou ce que Charles ERNU, Ministre de la Défense de François Mitterrand, avait défini comme le VEC (Voir, Écouter, Communiquer) et l’espace en tant que milieu de combat avec les destructions de satellites, de missiles dans l’espace. » 3,25 min à 4 min.

[17]             GARCIN Thierry, op. cit. p. 111.

[18]                KLEIN John. J, Space Warfare, strategy principles and policy, Londres et New York, Routledge 2006, chapter 6, « Celestial lines of communication », p. 50 a 59.

[19]    Les lignes de communication immatérielles (non-physical lines of communication) font référence à la capacité de l’espace à transmettre de l’information. Ce sont des lignes droites joignant les émetteurs terrestres aux satellites (liaisons montantes) et, en retour, les satellites aux récepteurs terrestres (liaisons descendantes).

[20]    SAVÈS Joseph, 1er mai 1960. Un avion-espion abattu au dessus de l’U.R.S.S, HÉRODOTE, paru le 28 décembre 2015. URL : https://www.herodote.net/1er_mai_1960-evenement-19600501.php

[21]       DANNAU Wim, Demain l’Espace, Marabout éditions, Collection Marabout Junior, 1958, 152 pages.

[22]    Le programme Corona est le premier programme de satellites d’observation américains développé à des fins d’espionnage militaire. Composé d’environ 150 missions, ce programme était a été utilisé pour la surveillance photographique de l’U.R.S.S, de la Chine et d’autres pays rattachés à l’idéologie communiste entre juin 1959 et mai 1972.

[23]    LA DOCUMENTATION FRANÇAISE, « L’Espace : Un enjeu terrestre », Questions internationales n°67, Paru pour mai – juin 2014, Éditeur : La Documentation française, 128 pages. La militarisation de l’Espace par VILLAIN Jacques. p. 55.

[24]    Ibid.

[25]    LEFEBVRE Jean-Luc « L’espace est stratégique ». In: Diploweb : La revue géopolitique, 29 décembre 2010. www.diploweb.com/L-espace-est-strategique.html

[26]    Le choix du lancement sous le nom de Discover relève du souhait des États-Unis d’effectuer ces lancements de satellites d’observation militaire sous le couvert de l’exploration scientifique de l’Espace.

[27]    HUET Sylvestre, «Les satellites espions furent la riposte américaine à Spoutnik» Libération, Rubrique : Interviews (entretien avec André LEBEAU), publié le 29 septembre 2007.

[28]               Le programme Zenit est un programme de satellites de reconnaissance à vocation militaire lancé par l’U.R.S.S entre 1961 et 1994. La durée de vie de ces satellites étant assez réduite (une à deux semaines), plus de 500 satellites de ce type furent déployés pour répondre aux besoins de l’Union soviétique en matière d’espionnage militaire. Le premier lancement d’un satellite Zenit a lieu le 11 novembre 1961 et le système est déclaré opérationnel au bout d’une douzaine de lancements.

[29]    LA DOCUMENTATION FRANÇAISE, « L’Espace : Un enjeu terrestre », Questions internationales n°67, Paru pour mai – juin 2014, Éditeur : La Documentation française, 128 pages. La militarisation de l’Espace par VILLAIN Jacques. p. 55.

[30]    Ibid.

[31]            NARDON Laurence « L’arsenalisation de l’espace : les projets américains. » In : IFRI, Institut Français des Relations Internationales, Programme Espace, décembre 2006. URL : http://www.ifri.org/sites/default/files/atoms/files/projetsamericainsln1206.pdf. p. 4.

[32]            U.S. National Security Council Planning Board, « U.S. Policy on Outer Space », Rapport NS5814, 20 juin 1958, 34 pages. URL : http://www.taikongmedia.com/UploadFiles/2015-04/12/14292531543328382.pdf

[33]            Ce point a fait l’objet d’une directive en date du 23 Mars 1962 du Department of Defense (DoD) américain précisant de ne donner aucune « notification à l’avance des lancements de satellites militaires, pas de couverture médiatique autorisée, programmes désignés par des numéros. »

[34]    LARANÉ André, 13 juin 1944. Une fusée V-1 dans la Tamise, HÉRODOTE, publié le 9 juin 2016. URL :  https://www.herodote.net/13_juin_1944-evenement-19440613.php

[35]    Livre de la Genèse, Bible, « Apocalypse », Chapitre 12, Versets 7 – 8.

[36]            Col LEFEBVRE Jean-Luc, À la recherche du cinquieme élement : du feu a l’espace, une breve histoire de conquetes, Paru le 24 octobre 2007, Éditeur : L’Harmattan, 132 pages. p. 27.

[37]             Le programme Kosmos est un programme soviétique puis russe de satellites d’observation à vocation militaire. Le premier satellite de ce programme est lancé le 16 mars 1962 ce qui marque l’entrée de l’U.R.S.S dans l’ère de l’observation spatiale. Fin décembre 2014, la constellation Cosmos comptait 2500 satellites d’observation.

[38]             Le programme 437 est un programme de DoD américain validé en 1962 dont l’objectif était le déploiement d’une série de missiles balistiques, basés sur l’île Johnston (Pacifique), de type Thor à tête nucléaire de moyenne portée capabales de frapper des objets situés en orbite. Ce programme fut mis en service en 1964 après quatre essais. Ce programme sera définitivement arrêté en 1975.

[39]             NARDON Laurence « L’arsenalisation de l’espace : les projets américains. » In : IFRI, Institut Français des Relations Internationales, Programme Espace, décembre 2006. http://www.ifri.org/sites/default/files/atoms/files/projetsamericainsln1206.pdf

[40]             LEWIS James A., Texte traduit de l’anglais par ALLEVIONE Jessica, « La dynamique de l’arsenalisation de l’espace. », Politique étrangère 2/2007 (Été) , p. 253-265  http://www.cairn.info/revue-politique-etrangere-2007-2-page-253.htm

[41]    L’Initiative de Défense Stratégique (IDS) était un projet de défense anti-missile destiné à la protection des États-Unis contre une frappe nucléaire par des missiles balistiques intercontinentaux et des missiles lancés depuis des sous marins. Développé au cours des années 1970, l’IDS américaine est mise en place le 23 mars 1983 suite au discours sur l’Empire du mal du Président Ronald REAGAN. Ce projet avait pour ambition de développer un bouclier spatial capable d’identifier et d’anéantir tout missile venu de la haute atmosphère.

[42]    GUIBERT Marjorie, « Jeux de puissances et embouteillages : l’espace, une zone d’influence (in)épuisable ? », Les-Yeux-du-Monde.fr, 30 octobre 2014. URL : http://les-yeux-du-monde.fr/actualite/situations-decryptees/20043-jeux-de-puissances-embouteillages

[43]    LA DOCUMENTATION FRANÇAISE, « L’Espace : Un enjeu terrestre », Questions internationales n°67, Paru pour mai – juin 2014, Éditeur : La Documentation française, 128 pages. Un nouveau club des puissances spatiales par SOUBÈS-VERGER Isabelle, p. 51.

[44]    VILLAIN Jacques, La militarisation de l’Espace, Encyclopedia Universalis, Rubrique : Conquête de l’Espace. URL : http://www.universalis.fr/encyclopedie/espace-conquete-de-l-la-militarisation-de-l-espace/

[45]      DSI – DÉFENSE ET SÉCURITÉ INTERNATIONALE, « Vers la Guerre spatiale » , DSI Hors-série n°28, Paru pour février – mars 2013. Espace et maîtrise du temps. La course à la persistance par HENROTIN Joseph. p. 64.

[46]    La revisite ou cycle de passage du satellite est la période de temps nécessaire pour que le satellite revienne à un point nadir identifié. Le temps de revisite est donc le temps nécessaire pour qu’un satellite fasse le tour intégral de son orbite et revienne à son point de départ.

[47]    SCOTT Tony, Ennemi d’État, Thriller, 1998, 132 minutes.

[48]    La série de satellites espions Keyhole 11 ou KH-11 est une constellation de satellites d’observation à vocation militaire déployée par les États-Unis entre décembre 1976 et 1990. Ces satellites, dotés de chambres photographiques numériques, ont été les premiers satellites espions américains à offrir une visualisation en temps réel. Jusqu’à la série KH-9, les photographies étaient retournées sur Terre à bord d’une capsule. La nouvelle génération des KH-11 permettait d’obtenir une  résolution théorique de 15 cm au sol (en l’absence de dégradations dues à l’atmosphère).

[49]    NARDON Laurence « L’arsenalisation de l’espace : projets américains, réactions européennes. » In : IFRI, Institut Français des Relations Internationales, Programme Espace, octobre 2007. URL : http://www.ifri.org/sites/default/files/atoms/files/arsenalisationln1007_1.pdf

[50]    VILLAIN Jacques, op. cit.

[51]    NARDON Laurence, op. cit.

[52]    VILLAIN Jacques, op. cit.

[53]    BEAUVOIR Marc, « L’espace extra-atmosphérique au XXIème siècle », A.R.19 Toulouse Midi-Pyrénées, Institut des Hautes Études de la Défense Nationale (IHEDN), 45 pages. URL : http://www.aa-ihednmidi-pyrenees.org/IMG/pdf/L_espace_extra-atmospherique_au_21o_Siecle.pdf

[54]    LEWIS James A., Texte traduit de l’anglais par ALLEVIONE Jessica, « La dynamique de l’arsenalisation de l’espace. », Politique étrangère 2/2007 (Été) , p. 253-265  http://www.cairn.info/revue-politique-etrangere-2007-2-page-253.htm

[55]    LAUTNER Georges, Les Tontons flingueurs, Comédie, 1963, 105 minutes.

[56]    LEBEAU, André, « Technique Spatiale et Société », Le Débat, 2013/1, 173. URL : http://www.cairn.info/zen.php?ID_ARTICLE=DEBA_173_0167#pa3

[57]    Ibid.

[58]      LEWIS James A., Texte traduit de l’anglais par ALLEVIONE Jessica, op. cit.

[59]    DSI – DÉFENSE ET SÉCURITÉ INTERNATIONALE, « Vers la Guerre spatiale » , DSI Hors-série n°28, Paru pour février – mars 2013. Espace et maîtrise du temps. La course à la persistance par HENROTIN Joseph. p. 64.

[60]    L’opération Tempête du Désert (Desert Storm en anglais) a été menée par les États-Unis dans le cadre d’une coalition internationale missionnée par les Nations Unies contre l’Irak du 17 janvier au 28 février 1991. Cette opération a mis fin à l’occupation du Koweït par les forces de Saddam Hussein. Cette opération prend fin en avril 1991 par le vote de la résolution 687 du Conseil de Sécurité des Nations Unies qui clôture l’épisode de la Première Guerre du Golfe.

[61]    Col LEFEBVRE Jean-Luc, Stratégie spatiale. Penser la guerre des étoiles : Une vision française., Paru le 30 juin 2011, Éditeur : Esprit du Livre Éditions, Collection : Stratégie et défense. 404 pages. p. 115.

[62]    DOSSÉ Stéphane, PASCALLON Pierre, Espace et défense, Paru le 1er décembre 2011, Éditeur : L’Harmattan, Collection : Défense, 260 pages. L’Espace : quel enjeu stratégique ? Par Col. LEFEBVRE Jean-Luc. p. 31.

[63]    La théorie du Space Control a été développée par David E. Lupton à partir des thèses de Thomas WHITE, chef d’état-major de l’US Air Force entre 1957 et 1962. Cette théorie considère que l’Espace est un théâtre d’opérations et doit être contrôlé par les Etats-Unis au même titre que d’autres théâtres, tels que la mer (sea control) et l’espace aérien (air control).

[64]    La théorie du Space Power a été développée par David E. Lupton et considère que l’Espace est un théâtre d’opérations et doit être ABSOLUMENT contrôlé par les Etats-Unis pour pouvoir confirmer leur puissance. Selon cette théorie l’Espace devrait être à terme armé pour prévenir tout conflit spatial.

[65]    OCKRENT Christine, « La militarisation de l’espace », France Culture, Rubrique : Affaires Étrangères, 3 janvier 2015, 43 minutes. Expression employée par CHOL Éric. 30,15 min. URL : http://www.franceculture.fr/emission-affaires-etrangeres-la-militarisation-de-l-espace-2015-01-03

[66]    VILLAIN Jacques, op. cit.

[67]    FRITZ Jean-Paul, « La Chine, l’autre puissance spatiale », l’Obs, Rubriques: Actualités, Sciences, publié le 17 juillet 2016. http://tempsreel.nouvelobs.com/sciences/20160711.OBS4394/la-chine-l-autre-puissance-spatiale.html

[68]    Référence à la théorie des trois échiquiers de Joseph NYE selon laquelle les relations internationales seraient structurées autour de trois types de pouvoirs détenus par les puissances étatiques : le pouvoir militaire (hard power), le pouvoir économique et le pouvoir de la société civile et de la culture (soft power).

[69]    LA DOCUMENTATION FRANÇAISE, « L’Espace : Un enjeu terrestre », Questions internationales n°67, Paru pour mai – juin 2014, Éditeur : La Documentation française, 128 pages. Un nouveau club des puissances spatiales par SOUBÈS-VERGER Isabelle, p. 51.

[70]    LEFEBVRE Jean-Luc « L’espace est stratégique ». In: Diploweb : La revue géopolitique, 29 décembre 2010.  www.diploweb.com/L-espace-est-strategique.html

[71]    LA DOCUMENTATION FRANÇAISE, « L’Espace : Un enjeu terrestre », Questions internationales n°67, Paru pour mai – juin 2014, Éditeur : La Documentation française, 128 pages. Un nouveau club des puissances spatiales par SOUBÈS-VERGER Isabelle, p. 51.

[72]    Ibid.

[73]    Col. LEFEBVRE Jean-Luc, op. cit.

[74]    VILLAIN Jacques, Satellites espions, histoire de l’espace militaire mondial, éditions Vuibert, avril 2009, p. 206.

[75]    Col. LEFEBVRE Jean-Luc, op. cit.

[76]    VILLAIN Jacques, op. cit. préface de l’ouvrage par Gen. LAPPREND Gérard, Col. GARCIA-BROTONS Inaky, p. 2.

[77]    CABIROL Michel, « Satellites espions : course à l’armement en Amérique Latine », latribune.fr, 27 mars 2014. URL : http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/20140327trib000822233/satellites-espions-les-pays-d-amerique-latine-veulent-s-equiper.html

[78]    CABIROL Michel, « Le Pérou veut un satellite espion made in France », Latribune.fr, 7 novembre 2013, URL : http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/20131107trib000794585/defense-le-perou-veut-un-satellite-espion-made-in-france.html

[79]    ZECCHINI Laurent, « Espace, missiles et satellites », Le Monde Amériques, 22 décembre 2007, URL :  http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2007/02/22/espace-missiles-et-satellites-frontiere-strategique_875095_3222.html

[80]    Référence à MALTHUS Thomas Robert, Essai sur le principe de population, Paris, Flammarion, 1798. Citation exacte : « Un homme qui naît dans un monde déjà occupé, si sa famille n’a pas le moyen de le nourrir, ou si la société n’a pas besoin de son travail, cet homme, dis-je, n’a pas le moindre droit à réclamer une portion quelconque de nourriture : il est réellement de trop sur la terre. Au grand banquet de la nature il n’y a point de couvert mis pour lui. La nature lui commande de s’en aller, et ne tardera pas à mettre elle-même cet ordre à exécution. »

[81]    BOURDET Simon. « Quelles perspectives de marché pour les déchets spatiaux ? » , Portail de l’Intelligence économique, 18 avril 2012. URL : http://www.portail-ie.fr/article/88/Quelles-perspectives-de-marche-pour-les-dechets-spatiaux

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